Biographie

Le père de Jean Claude IZZO, Gennaro est né en janvier 1916 à Castel San Giorgio (près de Salerne) en Italie. Il est issu d’une famille de 7 enfants. Sa sœur Antoinette et son frère Antoine émigrent à Marseille à l’âge de 15 ans en 1929, quelques mois plus tard Gennaro les rejoint à l’âge de 14 ans. Il travaille comme barman dans de nombreux établissements, puis avec sa sœur et son beau-frère Charles DE PERETTI, il se fixe au bar de l’Amicale Ajaccienne (démoli en 1943) place de Lenche. 

                                                    

Sa mère, Isabelle NAVARRO est née en février 1918, rue des Pistoles au Panier à Marseille, d’un père espagnol, émigré très jeune à Marseille qui travaillait comme docker. Elle a deux sœurs et un frère. Isabelle travaille alors comme couturière rue de Rome.

                                                   

Trois à quatre fois par jour Isabelle vient voir sa belle sœur rue de la Cathédrale, elle passe par la place de Lenche et donc devant le bar de l’Amicale Ajaccienne. Un jour, elle fait la connaissance d’Antoinette, la sœur de Gennaro. Après quelques semaines d’amitié, Antoinette lui présente Gennaro son frère. Bien qu’il n’aime pas danser, Gennaro emmène Isabelle danser de nombreuses fois au salon de l’Alhambra. Ils se marient en juin 1941 à la Cathédrale de la Major et ils s’installent au-dessus du bar. En 1943, quand les Allemands commencent la démolition des vieux quartiers ils sont expulsés et quittent le quartier avec le strict minimum. Grâce à l’intervention de Charles DE PERETTI, ils évitent le transfert au camp de Fréjus. Ils partent à pied jusqu’à la Millière où ils seront hébergés chez leur belle sœur. Ils y restent un an, puis ils s’installent dans les immeubles de la Sogima, rue Brunettière, où Jean Claude naît le 20 juin 1945.

Il va à l’école boulevard Boisson, au patronage de la Paroisse Saint Calixte où il y fait sa communion. Jean Claude est un très bon élève. Il écrit en permanence des histoires et des poèmes sur des cahiers. Comme la plupart des enfants d’immigrés, il est néanmoins orienté dans une école technique, le lycée des Remparts, boulevard de la Corderie où il obtient un CAP de «tourneur-fraiseur». Avec des amis, ils montent une boîte de nuit à la Plaine qui ne durera que quelques mois, alors qu’il n’a encore que 16 ans. En 1963, il entre comme vendeur à la librairie «la Clairière » rue Grignan. Il milite activement à Pax Christi (mouvement catholique pour la Paix). 

                                                      

En 1964, il est appelé pour faire son service militaire et part à Toulon puis en bataillon disciplinaire à Djibouti. Il y fait une grève de la faim où il perd 15 kilos. A cette même époque, Il prend aussi beaucoup de photos et écrit pour le journal de l’armée. A son retour, en 1966 il reprend son travail ainsi que ses activités à. Pax Christi. Il y rencontre Marie Hélène Bastianelli. Ils entrent ensemble au PSU (Parti Socialiste Unifié). Il continue à écrire en permanence des poèmes. En juin 1968, Jean Claude est candidat aux élections législatives à Marseille pour le PSU, puis en août ils adhèrent au PCF. Ils se marient en mars 1969 et s’installent rue Nau à Marseille. Il continue à militer activement pour le PCF et collabore activement à La Marseillaise Dimanche », magazine du quotidien régional communiste.

                                                        

En 1970, avec sa femme, il quitte Marseille et vont s’installer à Saint Mitre les Remparts, petit village à une cinquantaine de kilomètres de Marseille. Il publie son premier recueil de poèmes « Poèmes à haute voix » chez P.J. Oswald. Il trouve du travail comme bibliothécaire au Comité d’Entreprise de BP Lavéra. Il continue dans le même temps à écrire de très nombreux articles pour « La Marseillaise ». Dans le même temps, Marie Hélène devient
bibliothécaire à Martigues. En 1971 il publie « la commune de Marseille » dans la revue Europe. Et écrit une pièce de théâtre pour la libération d ’Angéla DAVIS qui sera montée par César Gattegno et la Compagnie du Rocher. 

En 1972, Il est embauché comme journaliste à « La Marseillaise » et assure une page spéciale quotidienne consacrée, à la construction du chantier de Fos, où doivent s’installer des usines sidérurgiques. C’est l’époque de ce qui a été appelé « La Californie provençale ». Il publie un nouveau recueil de poèmes « Terre de Feu » (P.J. OSWALD). Son fils, Sébastien naît en novembre. Jean Claude Izzo publie en 1974 un nouveau recueil de poèmes « Etat de veille » (P.J. Oswald). Il devient la même année Rédacteur en chef adjoint et responsable de la rubrique culture de « La Marseillaise ». A ce titre il devient le correspondant officiel du journal au festival d’Avignon. Il publie en 1975 « Braises, brasiers, brûlures » (poèmes illustrés par E. Damofli) et « Paysage de femme » (Guy Chambelland) puis « Le réel au plus vif » (Guy Chambelland) en 1976..

                                                     

En 1978, il publie « Clovis Hugues, un rouge du midi » chez J. LAFFITE. A la fin de l’année il quitte le PCF et se sépare de sa femme. Quelques mois plus tard, début 1979 il quitte La Marseillaise. Il vit de petits boulots et de galère pendant un an.En décembre 1980 il commence comme pigiste au journal « la Vie Mutualiste », où il devient rédacteur de septembre 1982 jusqu’en avril 1985, dans le même temps, il est animateur de la radio « Forum 92 » . Il participe à la création de la Revue Orion (revue poétique), avec Bruno Bernardi. En janvier 1987, il s’installe à Paris. Lors de la transformation du journal « la vie mutualiste » en « Viva » il devient rédacteur en chef du journal. Il démissionne de son poste le 31 juillet 1987.

                                                   

A partir de cette date il écrira dans de nombreuses revues et journaux, et participera à la création d’événements littéraires dont le Carrefour des Littératures Européennes de Strasbourg, le Festival du Polar de Grenoble et le Festival Etonnant Voyageur de Saint Malo.Il sera délégué général des Rencontres Goncourt des Lycéens en 1991 et 1992 et directeur de la communication du festival Tombées de la Nuit (à Rennes) de 1992 à 1994.

Il écrit aussi durant cette période plusieurs scenarii de film ( Une Mort Olympique, Les Matins Chagrins, …), des textes de chansons sur des musiques de Jean Guy Coulange.

                                                    

En 1993, il publie dans la revue Gulliver une nouvelle qu’il reprendra plus tard pour écrire « Total Khéops ». En 1995, poussé par Michel Le Bris et Patrick Raynal il publie dans la Série Noire de Gallimard « Total Khéops » qui remportera très vite un succès populaire et plusieurs prix (Prix des lycéens de Marseille, le Trophée 813). En 1996 il publie la « suite » de Total Khéops, « Chourmo. » Il quitte Paris et part s’installer à Saint Malo avec Laurence Rio attachée culturelle de la ville. En 1997 il publie « Loin de tous rivages », recueil de poésies illustré par Jacques Ferrandez et « Les Marins Perdus », ainsi que de nombreuses nouvelles parues dans des anthologies. Il revient définitivement en Provence avec sa compagne, s’installe à Ceyreste près de La Ciotat.

En 1998 paraît « Soléa » et malgré de fortes sollicitations de Gallimard, il refuse de poursuivre les aventures de Fabio Montale. Durant cette année, il commence à écrire « Le Soleil des Mourants » et en mai, il se sépare de Laurence. Pendant l’été, déjà fatigué, il a des difficultés à finir le roman engagé, il rencontre Catherine Bouretz, photographe. Ils se marient en février 1999. Il publie un nouveau recueil de poésies « l’Aride des jours » avec des illustrations de sa femme. Ils viennent s’installer à Marseille. Malgré sa maladie, Jean Claude participe à de
nombreux évènements littéraires, finit d’écrire« le Soleil des mourants » qui sortira en septembre 1999. La maladie l’emportera le 26 janvier 2000.